Les usines industrielles sont sources de dangers et peuvent entraîner de lourdes conséquences. C’est pour cela qu’il est crucial d’encadrer et de prévenir les risques industriels afin de les éviter. Des formations de prévention et de sécurité sont à votre disposition dans nos centres de formation Revolys à Cergy, Noisy ou Antony.
Pour comprendre ce qu’est un site classé Seveso, revenons à l’origine du mot. La catastrophe de Seveso de 1976 en Italie, est à la cause d’une remise en question entraînant la naissance des directives européennes Seveso.
Découvrez le récit du drame de Seveso, les directives Seveso, et les risques industriels.
L’histoire de la catastrophe de Seveso
Cause de la catastrophe de Seveso
C’est le 10 juillet 1976 dans la commune italienne de Meda, près de la petite ville de Seveso, qu’un accident industriel dans l’usine chimique ICMESA (appartenant au groupe pharmaceutique suisse Hoffmann-La Roche) a eu lieu.
Suite à l’explosion d’une cuve, due à une surchauffe, un nuage chimique rouge d’herbicide dégageant de la dioxine (molécule très toxique également appelée TCDD) se propage de l’usine. Il affecte les alentours. La dangerosité et la toxicité de la dioxine ne sont pas en évidence à cette époque.
Deux jours après l’accident, le travail reprend normalement. Le 16 juillet, les ouvriers se mettent en grève et l’usine ferme deux jours plus tard.
Les laboratoires Hoffmann-La Roche communiquent aux autorités l’émission de dioxine seulement le 19 juillet. Soit presque 10 jours après l’accident et 6 jours après l’authentification de l’agent chimique. Le 21 juillet, le scandale éclate dans les journaux et les responsables de l’usine se font arrêter. Les populations se révoltent car elles sont prévenues tard.
Les populations continuent de vivre dans un environnement contaminé jusqu’au 23 juillet (soit pendant 13 jours), date à laquelle le Centre de recherche médicale suisse de Roche appelle à l’évacuation de la population. Le nuage toxique se répand, affectant principalement une zone agricole. La dioxine étant une molécule très toxique et persistante dans l’environnement, le Centre de recherche déclare que la destruction des maisons et l’enterrement de l’usine ICMESA sont nécessaires. On estime entre 0,2 et 40 kg la quantité de dioxine rejetée dans l’atmosphère.
Conséquences de la catastrophe de Seveso
En premier lieu une zone de 12 hectares où vivent 200 personnes, que l’on évacue, est barbelée. Jusqu’à ce que l’on se rende compte que la zone affectée est bien plus vaste. Au total, ce sont 2 000 ha de sols, et 11 communes qui ont été contaminées selon le Ministère chargé de l’environnement. Dans les mois qui suivent, ce sont près de 700 personnes qui ont dû évacuer et quitter la zone.
Le bilan tombe. Très rapidement, la catastrophe de Seveso a créé de lourds dégâts environnementaux, sanitaires et également économiques.
Dégâts environnementaux
Dès le lendemain, on remarque une affectation des végétaux et les animaux ; 3 300 animaux (lapin, poulet, oiseau) domestiques et sauvages sont morts, les végétations jaunissent. 81 000 animaux se font abattre par précaution afin d’éviter toute contamination par la chaîne alimentaire.
Dégâts sanitaires et humains
Selon Le Parisien, environ 450 personnes souffrent de lésions de la peau. Environ 250 personnes, dont la plupart sont des enfants, ont été atteintes de chloracné, une altération grave de la peau.
Les personnes se trouvant sur le chemin du nuage toxique développent rapidement des symptômes tels que des nausées, des troubles intestinaux, de forte fièvre, des maux de tête et des irritations des yeux.
Dans les années qui suivent, on remarque une baisse importante de la fertilité, la naissance de plus de filles que de garçons. On remarque aussi un taux anormal de décès dus à des problèmes cardiovasculaires.
Dégâts économiques
L’agriculture est contaminée ; les récoltes sont brûlées et les activités agricoles interrompues. Les autorités recommandent de ne pas consommer les fruits et légumes. Mais faute d’informations précises et à temps, les citoyens les ont déjà consommés.
Le groupe Hoffmann-La Roche a dépensé plus de 240 millions de dollars pour dédommager les habitants, les entreprises, les villes concernées, la région de Lombardie et l’État italien.
En 1982, de grands travaux de décontamination des zones agricoles et des maisons débutent. Il aura fallu 5 ans pour dépolluer la zone et pouvoir reconstruire dessus.
Aujourd’hui, un complexe sportif a été construit à la place de l’usine, et un parc naturel sur la zone anciennement contaminée, recouvrant les déchets contaminés enterrés sous terre.
La catastrophe de Seveso, extrêmement médiatisée du fait de son absence d’un plan d’urgence préparé, et décrite comme l’un des accidents industriels les plus mal gérés en Europe.
Création de la Directive Seveso
Cette catastrophe a instauré une prise de conscience concernant les risques industriels. Elle a incité les Etats européens à renforcer le contrôle des pouvoirs publics sur les activités industrielles impliquant des substances chimiques dangereuses qui présentent des risques appelés “sites Seveso” en s’équipant d’une politique commune de haute prévention.
Aucune usine ne peut fonctionner sans avoir un plan de décontamination rapide et efficace.
La Directive Seveso est une réglementation européenne. Elle vise à limiter les risques d’accidents industriels et leurs conséquences, créée le 24 juin 1982 et qui met en place :
- Une autorité compétente pour l’inspection : ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement)
- La caractérisation des activités en fonction d’un classement de l’ICPE et leur déclaration auprès de l’état
- L’inventaire des établissements à risque impliquant des substances dangereuses par les États
- Recherche du danger, des conséquences et mise en place de prévention
- Prévention des accidents et mise en place de plans d’urgence au sein des établissements
- La prévention des habitants et la maîtrise de l’urbanisation autour des sites à risque
Directive Seveso 3
La première Directive Seveso datant du 24 juin 1982 a été remplacée par la Directive Seveso 2 en 1996 puis par la Directive Seveso 3 en 2012 qui rentre en vigueur en France le 1er juin 2015.
La Directive Seveso 3 reprend les directives Seveso 2 en les renforçant. Seveso 3 impose une inspection plus stricte et renforce l’information et la participation du public (personnel et voisinage) susceptible d’être impacté en cas d’accident pour protéger les citoyens et l’environnement.
- Maîtrise du risque à la source : avec l’étude des conséquences d’un accident d’une installation sur les installations voisines.
- Politique de prévention des accidents majeurs (PPAM) : il s’agit du dispositif organisationnel des exploitants concernant la prévention des accidents majeurs impliquant des matières dangereuses.
- Système de gestion de la Sécurité (SGS) : Système équilibré par rapport aux risques d’accidents susceptibles d’être engendrés par les matières présentes dans leurs installations.
- Information et participation du public pour maîtriser l’urbanisation : imposée dans le Code de l’environnement (article L.124-1) afin d’aligner la directive sur les exigences de Convention d’Aarhus
- Accès aux informations contenues dans études de dangers
- Avis du public sur l’implantation d’une nouvelle usine
- Mise à la disposition l’inventaire des matières dangereuses présentes sur le site
- Consultation du public pour élaboration de plans d’urgence
L’étude du danger est au cœur de la prévention des risques industriels
Elle permet la mise en place de l’ensemble des outils prévus par la législation.
La directive Seveso 3 instaure un système de dérogations au niveau européen. Elle permet de tenir compte des incertitudes liées au règlement CLP et des évolutions technologiques futures.
La Directive Seveso 3 concerne environ 10 000 établissements dans l’Union européenne, dont près de 1 300 en France (sites militaires et nucléaires non concernés).
Plusieurs drames industriels de sites classés Seveso ont marqué l’histoire, notamment :
- L’explosion de l’usine AZF à Toulouse (31 morts) en 2001
- L’incendie criminel de la raffinerie de LyondellBasell à Berre-l’Etang en 2015
- L’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen en 2019
- L’explosion dans l’usine de fabrication de pâte à papier, Fibre Excellence à Toulouse en 2021
- Incendie dans l’entreprise Protec, spécialisée dans le traitement de surfaces, dans le Val d’Oise en 2021
Un site “classé Seveso”
Un site classé SEVESO est un établissement industriel qui présente des risques d’incidents majeurs et des activités liées à la fabrication, la manipulation, le stockage ou l’usage de substances dangereuses.
Il existe deux seuils classant les établissements Seveso selon la quantité et la nature des produits dangereux présents sur le site :
- Les établissements Seveso seuil bas (609 sites en France)
- Les établissements Seveso seuil haut (692 sites en France)
Les différentes de mesures de sécurité, les procédures et les obligations varient selon le seuil de l’établissement.
En France, on compte actuellement 1301 sites Seveso : 609 en « seuil bas » et 692 sites « en seuil haut » :
Les établissements classés Seveso, sont sous stricte surveillance de leur exploitant mais également des autorités publiques. Ces sites doivent être dotés de plans d’urgence internes et externes. Ils sont soumis aux directives de la réglementation Seveso 3 détaillée ci-dessus.
Les usines sont classées « Seveso seuil bas » ou en « Seveso seuil haut » selon leur dangerosité, c’est-à-dire suivant la quantité et le type de produits utilisés.
Risque majeur et conséquences d’accidents industriels d’un site classé Seveso
Selon la définition du Ministère de la Transition écologique, un risque majeur est un événement accidentel qui se produit sur un site industriel et qui entraîne de graves conséquences immédiates pour les ouvriers, les citoyens voisins, et l’environnement. Les conséquences d’un accident dans l’industrie sont regroupées sous trois typologies d’effets. On retrouve 3 effets possibles des conséquences d’un accident industriel :
- Effets thermiques qui sont générés par le rayonnement thermique d’un incendie ou une explosion provoque un risque de brûlure de la peau et des voies respiratoires.
- Les effets de surpression générés par l’intensité d’une explosion peuvent provoquer des lésions aux poumons et aux tympans en plus des risques liés à la projection de débris des vitres ou à l’effondrement d’une zone de l’établissement.
- Les effets toxiques sont la conséquence du rejet accidentel de produit polluant sous forme de nuage gazeux. Leurs effets sur l’être humain dépendent de la toxicité des substances dispersées. Les nuages toxiques se déplacent et se propagent selon la météo.
Service de sécurité au sein des sites SEVESO
Grâce à ses formations professionnelles de sécurité et secourisme, Revolys assure la protection des collaborateurs et des infrastructures des sites classés SEVESO. Pour maintenir la surveillance des sites industriels à risque, nous formons des agents spécialisés dans la sécurité et dans l’incendie tels que des agents de sécurité incendie SSIAP et des agents de prévention et de sécurité CQP APS.
Le rôle des SSIAP au sein des sites SEVESO
L’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour que tout commencement d’incendie puisse être rapidement et efficacement combattu dans l’intérêt du sauvetage des travailleurs (Code du travail article R4227-28).
Face à la grande exposition de risque d’incendie à laquelle font face les sites SEVESO, les agents de sécurité incendie endossent un rôle important. Ils se forment à la prévention du risque d’incendie.
Au sein du site industriel, sous la supervision de son chef d’équipe de sécurité incendie SSIAP 2, l’agent de sécurité incendie effectue des rondes de contrôle d’entretien des installations et du système d’incendie. Il vérifie ainsi le bon fonctionnement. Il veille à l’application des consignes de sécurité et d’évacuation en cas d’incident, et met en place les premières mesures de sécurité en attendant l’arrivée des pompiers.
Le SSIAP remplit également un rôle de formation du personnel concernant le comportement à avoir face à un incident.
Pour devenir agent sécurité incendie grâce à la formation SSIAP à Cergy, Noisy ou Antony.
Le rôle des agents de sécurité au sein des sites SEVESO
Après l’attentat du 26 juin 2015 au sein d’une usine classée SEVESO en Isère, le Gouvernement a mis en place, en 2015, un plan d’action afin de renforcer la sûreté et la protection contre les actes malveillants des sites industriels Seveso, c’est-à-dire leur protection contre les actes de malveillance.
D’après l’arrêté du 18 juillet 2019, au sein des sites SEVESO, les agents de sécurité ont pour mission d’assurer une surveillance dans une démarche de protection renforcée et d’intervenir de manière appropriée à la situation.
La présence de l’agent de sécurité dans un établissement SEVESO permet d’assurer la sécurité du personnel et des biens contre les risques et les menaces, notamment face à la menace terroriste. Le diplômé du CQP APS (ou TFP APS), dont la carte professionnelle doit être à jour, effectue des rondes de contrôle des accès afin d’éviter les intrusions.
Devenir agent de sécurité est possible via la formation CQP APS à Cergy, Noisy ou Antony au sein de Revolys.
Bon à savoir
Lorsqu’un agent est titulaire d’une double qualification SSIAP ET la carte professionnelle d’agent de sécurité et prévention TFP APS, il peut effectuer à la fois des missions de sécurité privée (surveillance et gardiennage) et de sécurité incendie. Cela peut s’avérer intéressant autant pour l’agent, qui aura des missions plus variées, que pour l’employeur. Nous vous recommandons de doublement vous qualifier. Les formations SSIAP et CQP APS sont finançables par votre CPF ou Pôle emploi. Contactez-nous toutes demandes d’informations. |
Se former face aux risques du travail : la formation SST
Comme nous avons pu le voir précédemment, les risques et dangers sont présents dans le monde du travail, comme dans la vie quotidienne.
Qu’est-ce que le SST ?
La formation SST est une formation de secourisme qui forme aux gestes de premiers secours et à la prévention des risques majeurs et des accidents sur le lieu de travail (et dans la vie quotidienne).
Chaque année des personnes formées au sauvetage et secourisme du travail sauvent des vies et empêchent de graves complications.
Le rôle du Sauveteur Secouriste du Travail est d’intervenir rapidement en cas de danger. Il doit être capable d’examiner la victime, et d’agir en attendant l’arrivée des secours.
La formation de secouriste SST s’adresse à tout salarié sans prérequis particulier.
La formation de secourisme peut déboucher sur une formation d’agent de sécurité incendie SSIAP.
Obligations des employeurs pour les sites à risques
Dans les sites où sont accomplis des travaux dangereux pendant au moins 15 jours et qui emploie un minimum de 20 travailleurs, la présence d’au moins un membre du personnel formé au SST est rendue obligatoire par le Code du travail (article R4224-15).
L’Institut national de la recherche et de la Sécurité (INRS) recommande un nombre de personnels formés au SST adaptés et bien répartis afin d’intervenir efficacement en cas d’accident.
Comment faire pour avoir le SST ?
La certification SST s’obtient après avoir passé un stage de 14 heures réparti sur 2 jours où vous apprendrez les gestes qui peuvent sauver des vies et les procédures pour alerter efficacement les secours.
Des exercices en conditions de simulation pratique pour vous exercer sur : les coupures profondes, l’arrêt cardiaque avec usage d’un défibrillateur, des exercices de réanimation cardiopulmonaire en cas d’étouffement…
Si vous souhaitez obtenir le SST, Revolys saura vous accompagner.
La formation SST
La formation de sauveteur du travail se compose de 2 domaines de compétences.
- L’habileté d’intervention face à une situation d’accident du travail : permet de situer le cadre juridique de son intervention, et d’intervenir de manière appropriée.
- L’habileté d’application des compétences de SST au service de la prévention des risques professionnels dans son entreprise.
La certification de secouriste du travail
Pour clôturer vos 2 jours de formation, l’évaluation de formation se réalisera par le formateur SST qui aura assuré la formation.
À l’issue de la validation des épreuves, vous vous verrez remettre un certificat officiel de Sauveteur Secouriste du Travail par l’INRS. Cette certification est valable 24 mois. Pour conserver sa validité, elle doit vous devez la renouveler avec une formation de 7 heures afin de maintenir et d’actualiser les compétences, c’est la formation MAC SST.
La catastrophe de Seveso a tiré la sonnette d’alarme concernant les risques d’accidents possibles dans le domaine de l’industrie. Les Etats d’Europe ont donc mis en place une réglementation afin de renforcer les contrôles, limiter les risques et prévenir.
Alors que personne n’est à l’abri d’un risque, tout le monde peut devenir acteur de la sécurité au travail. Cela en devenant sauveteur secouriste du travail.
Pour en savoir plus sur les formations dans la sécurité, contactez notre équipe.
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Formation SST160,00 €